La prêle

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La prêle

La prêle, en latin Equisetum Arvense ou « crin de cheval », est une plante particulièrement puissante. Normal, puisqu’elle remonte depuis l’ère primaire (entre 600 à 375 million d’années avant notre ère), et qu’elle ait réussi à survivre jusqu’à aujourd’hui. On l’utilisait principalement pour polir les métaux et les bois mais aussi pour protéger les chevaux contre les mouches ou encore comme fertilisant et parasiticide dans les jardins… Mais aussi d’un point de vue thérapeutique : elle possède de nombreuses propriétés très intéressantes grâce à ses silicates, son acide silicique et ses flavonoïdes.

Ses propriétés thérapeutiques sont les suivantes : astringente, diurétique, reminéralisante, hémostatique, cicatrisante, antidiarrhéique, anti-bactérienne, anti-microbienne, anti-inflammatoire.

La prêle est avant tout l’un des meilleurs alliés des reins : elle agit contre les calculs urinaires, les coliques néphrétiques, les cystites, les oedèmes, les urétérites, la prostatite, l’hypertranspiration.

De même, elle est plus particulièrement connue pour son effet sur le système osseux. Ses effets sont remarquables dans la consolidation des fractures, les déminéralisations, les caries, les douleurs dorsales, vertébrales. Elle agit même contre les rhumatismes et l’arthrite.

Mais ce n’est pas tout : la prêle traite également les problèmes de peau : eczéma, acné, démangeaisons. Et qui dit « peau », dit aussi forcément « nerfs » : elle agit aussi sur les problèmes nerveux, les dépressions, l’agitation, les pertes de mémoire.

Si elle est une amie de la peau, elle est donc aussi une amie des poumons si on en prend en prévention. On peut éviter les bronchites chroniques, l’obstruction nasale, la toux sèche, les rhumes

C’est aussi un très bon agent coagulant. Astringente, elle cicatrise les plaies, stoppe les hémorragies nasales, stomacales et même les hémorroïdes.

Sans oublier les problèmes capillaires qu’elle traite, les inflammations des muqueuses, le cancer, les troubles gastro-intestinaux… Puisqu’elle soutient, en plus, le système immunitaire !…

Et c’est pourtant vrai.

Quelles parties de la plante utiliser… Et quelle espèce ?

Les parties utilisées sont toujours les mêmes : les parties aériennes.

On peut l’utiliser en poudre pour ses salades, les saignements de nez, en teinture contre la transpiration des pieds. Mais on l’utilise plus fréquemment sous forme de tisane et de décoction.

Quant à l’espèce, on utilise principalement celle qui s’appelle « Equisetum Arvense » ou « la prêle des champs ». Cette espèce n’est dangereuse pour personne tandis que la prêle des bois (Equisetum Sylvaticum) et la prêle des eaux (Equisetum Palustre) sont vénéneuses pour les animaux. Autant prendre l’Equisetum Arvense, plus facile à trouver. Bien sûr, si vous l’achetez en magasin, vérifiez bien sa dénomination latine avant.

Où en trouver ?

Si vous avez l’intention de les cueillir à la campagne, faîtes attention. L’Equisetum Arvense se trouve dans les champs mais il faut veiller à ce que ces champs ne soient pas traités à l’engrais chimique. L’Equisetum Sylvaticum qu’on trouve dans les bois ou en lisière et ce, uniquement en haute altitude, n’est pas toujours simple à trouver. Quant à l’Equisetum Palustre qui se trouve dans les fossés et les marécages, bon courage !…

S’en procurer en herboristerie et dans les magasins bio s’avère plus facile et beaucoup moins risqué.

Utilisation

En tisane, on utilise une cuillère à thé bien remplie qu’on plonge dans 1/4 de litre d’eau, qu’on fait bouillir ensuite. Et infuser, 10 à 15 minutes.

En décoction : 50 à 100g par litre de plantes fraîches, puis bouillir 30 minutes. Pour les plantes sèches : 10 à 20g par litre seulement.

Veillez à faire des pauses thérapeutiques d’une semaine par mois si vous faîtes une cure. Pour éviter l’effet d’accoutumance.

En bain de siège (utile dans les cas des douleurs dorsales et vertébrales) : 100g de prêle à mettre le soir dans de l’eau froide. Le lendemain, porter le tout à ébullition et l’ajouter à l’eau du bain, dont le niveau doit être au-dessous des reins. La durée du bain ne doit pas excéder 20 minutes. Ensuite, ne pas s’essuyer mais s’envelopper humide dans un peignoir et se reposer 1 heure.

Contre-indications

Il n’existe pas de contre-indication spécifique. Comme pour toutes les plantes, il faut vérifier si elle interagit sans problème avec les médicaments de synthèse. Pour les femmes enceintes (et qui allaitent), on ne leur conseillera pas la prêle vue sa teneur en nicotine (bien que si elles vivent en ville, elles en reçoivent une dose quotidienne sans le vouloir…). Après l’accouchement, il arrive qu’on puisse leur conseiller la prêle mais il s’agira alors d’un cas particulier.

Sinon, il serait mieux de veiller à avoir un apport quotidien suffisant en vitamines B si on fait une cure de prêle.

Tous droits réservés – 2016- Nathalie Jeandidier