Les huiles essentielles, kézaco?

Les huiles essentielles, qu’est-ce que c’est ?

Les huiles essentielles sont des concentrés d’essence de plante au parfum très agréable. Agréable au point qu’il procure un sentiment de bien-être au bout de quelques secondes. Car les huiles essentielles ont des propriétés bénéfiques très variées et très puissantes, il convient de savoir comment les employer, lesquelles utiliser… Et il y en a plein ! Alors, lesquelles choisir, faut-il les prendre en voie interne ? Externe ? Pure ? Diluée ? Combien de gouttes ?…

Mais d’abord, petit retour en arrière sur ces petites merveilles :

Les huiles essentielles ne datent pas d’hier. Elles remontent plutôt à des millénaires. Connues en Chine, en Inde, au Proche-orient, en Grèce, en Amérique, elles tombent peu à peu dans l’oubli en Europe, changement de mœurs et de mode oblige. Elles réapparaissent au XIXème siècle grâce à l’essor technique de l’industrialisation. Des médecins, des chercheurs retrouvent leurs propriétés incroyables et décident de partager leurs connaissances. L’aromathérapie moderne était née.

Petite anecdote : en 1910, l’ingénieur chimiste, René-Maurice Gattefossé se brûle gravement les mains suite à une explosion dans le laboratoire de son entreprise. Soigné selon les règles, il est vite atteint de gangrène gazeuse. Heureusement, ça ne dure pas longtemps : l’idée de plonger ses mains dans un récipient d’huile essentielle de lavande lui vient à l’esprit et il l’applique. Résultat : ses plaies cicatrisent en un temps record. Et il décide de faire des recherches sur les huiles essentielles.

C’est quoi, au juste, une huile essentielle ?

L’huile essentielle est un concentré très puissant d’une variété de plante, obtenue généralement par distillation par entraînement à la vapeur d’eau sous basse pression. Traduction : les molécules aromatiques des plantes sont récupérées grâce à la vapeur d’eau à travers la partie de la plante souhaitée (tiges, feuilles, écorces, graines…) grâce à l’alambic. Le mélange obtenu est condensé dans un serpentin, lui-même installé dans une cuve d’eau froide. On recueille ensuite l’eau et l’huile essentielle obtenues et on récupère l’huile essentielle. Il existe également d’autres procédés : les procédés industriels qui utilisent l’enfleurage et les solvants chimiques. Mais ils n’ont aucun intérêt à être détaillés ici puisque les principes de ces procédés sont basés sur le rendement et le profit, et non sur celui de la santé et de l’écologie.

Pourquoi l’huile essentielle ?

L’huile essentielle possède les mêmes vertus que la plante dont elle est extraite. Mais contrairement à tous les autres procédés utilisés en phytothérapie (S.I.P.F, cryobroyage, nébulisât, décoction…), la puissance du concentré aromatique, et donc, des propriétés de cette plante, est multipliée par 10. C’est pourquoi il est très important de prendre connaissance de l’huile essentielle qui nous intéresse, sa posologie, son application… Avant de l’utiliser.

L’huile essentielle, mode d’emploi

Selon la plante dont elle est issue, l’huile essentielle peut être utilisée par voie cutanée, directement ou sur une compresse humide ou via une huile végétale : pour un massage mais aussi par voie interne, à toujours mélanger avec du miel (généralement 1 goutte dans 1/4 de cuillère à café de miel) ou un morceau de sucre de canne ou encore avec l’huile d’olive dans la cuisine. Employée de cette manière, elle exerce une action thérapeutique et/ou relaxante. Elle peut être aussi diffusée dans l’air grâce à un diffuseur. L’huile essentielle assainira l’air de la pièce, apaisera ou tonifiera l’humeur selon l’huile essentielle utilisée. Elle peut être aussi utilisée pour nettoyer les voies respiratoires via un inhalateur .

Exemple : une goutte d’huile essentielle d’arbre à thé (melaleuca alternifolia) pure sur le bouton acnéique disgracieux à renouveler matin et soir, 2 gouttes d’huile essentielle de gaulthérie couchée (gaultheria procumbens) dans 8 gouttes d’huile végétale d’arnica à masser sur la zone courbaturée. De l’huile essentielle de camomille noble (chamaemelum nobile) à diffuser à l’aide d’un diffuseur d’arômes contre l’insomnie. Un hoquet ? Une goutte d’huile essentielle d’estragon (artemisia dracunculus) sur un morceau de sucre. Et tout revient dans l’ordre.

Où les trouver ?

On trouve les huiles essentielles dans les pharmacies, parapharmacies, magasins bio et les sites internet spécialisés. Les inhalateurs se trouvent surtout en pharmacie et parapharmacies. Les diffuseurs d’huile essentielle ou d’arômes se vendent en magasins bio et sur les sites internet spécialisés.

Pourquoi faire attention aux noms latins ? Quels labels choisir ?

Avant de regarder le prix et les labels, vérifiez attentivement le nom entier de l’huile essentielle en question ainsi que son appellation latine, pour être sûr de ne pas se tromper. En effet, il existe plusieurs variétés de plantes dans une seule espèce, et malgré ça, elles ne possèdent pas complètement les mêmes propriétés. Par exemple, la lavande vraie (lavandula angustifolia/vera/officinalis) n’est pas de la lavande aspic (lavandula latifolia). La lavande vraie agit sur le stress, la nervosité tandis que la lavande aspic est surtout antivirale (brûlures, acné suintante…).

Pour aller plus loin, le lieu de culture de l’espèce influence sur le composant biochimique majoritaire de la plante, autrement dit, son chémotype. dues à la composition du sol, le climat, l’altitude… Par exemple, le romarin officinal, cultivé au Maroc, appelé rosmarinus officinalis cineoliferum (à cinéole) comporte plus d’eucalyptol. Sa vertu est davantage expectorante. Cultivée en Provence, elle se nommera rosmarinus officinalis camphoriferum (à camphre). Son action est centrée sur la décontraction musculaire. En Corse, elle s’appellera rosmarinus officinalis verbenoniferum (à verbénone), à la propriété hépatostimulante.

Mais pas d’affolement ! Si vous connaissez sa dénomination latine, vous la trouverez.

Vous avez trouvé votre huile essentielle : mais est-ce qu’elle est de qualité ?

Pour le savoir, regardez l’étiquette sur le flacon. Si vous trouvez ceci :

  • 100 % naturelle, pure et complète (ou intégrale)
  • le nom complet en français et en latin (genre + espèce) de la plante

  • son chémotype (acétate de géranyle, ou 1.8 cinéole, ou pinocarvone etc)

  • la partie distillée (tige, feuille, graine …)

  • son mode de culture (biologique, c’est mieux)

  • son lieu de culture

  • le numéro du lot (parce qu’il garantit la traçabilité jusque chez le fournisseur)

  • + la date limite d’utilisation et ce sera parfait !

Les labels qui garantissent la qualité de l’huile essentielle :

Les labels Ecocert, AB.

Attention au logo Cosmebio : l’huile essentielle sous ce logo n’est pas forcément 100 % naturelle.

Une huile essentielle se conserve 5 ans. On la rangera à l’abri de la lumière et de la chaleur, hors de portée des enfants. On s’assurera que le flacon est bien fermé pour éviter toute oxydation.

Bon à savoir

Comme expliqué plus haut, les huiles essentielles sont à utiliser avec précaution :

Les huiles essentielles ne doivent pas être ingérées pures. Comme pour les médicaments, il est important de suivre les recommandations d’utilisation.

Certaines sont irritantes ou allergènes pour la peau et les muqueuses. Ainsi, si vous présentez des allergies et/ou avez une peau très sensible, vous pouvez effectuer un test de tolérance : quelques gouttes de l’huile essentielle à mettre dans le pli du coude. Si vous y êtes allergique, une réaction cutanée se formera au bout d’une dizaine de minutes. Appliquez ensuite de l’huile végétale de calendula 3 à 4 fois par jour pendant 2 à 3 jours pour calmer l’irritation. Et il faudra trouver un traitement de remplacement.

Attention aux aérosols si vous êtes asthmatique.

Les huiles essentielles ne sont pas adaptées aux personnes souffrant d’épilepsie. Quant aux femmes enceintes, seules certaines huiles essentielles spécifiques sont recommandées et ce, à partir du 4ème mois de grossesse seulement. Pas avant.

Certaines huiles essentielles ont un effet photosensibilisant. En d’autres termes, elles rendent la peau vulnérable aux rayons du soleil. Attention donc aux huiles essentielles de  citron, d’angélique, de bergamote, de mandarine, d’orange, de pamplemousse, de verveine entre autres.

Conclusion : L’huile essentielle, ça marche et c’est agréable ! Alors, n’hésitez pas à demander conseil auprès de votre naturopathe.

 

 

btlv